Une procession de personnages tribaux, d’animaux mystiques à la limite du burlesque et du sacré défilent dans l’espace public.De grands masques d’animaux s’agitent au milieu des torches enflammées. Les personnages font frémir ensemble leurs voix rauques. Ils semblent fous, pourtant joyeux et collectifs.Leur animalité confond leurs observateurs avec leurs gestes étranges. Leurs mouvements, leurs voix parfois se coordonnent dans ce qui semble être une transe collective. L’énergie qui les unit s’amplifie, leurs gestes s’accélèrent, leurs cris s’intensifient, on entend des rythmes sourds, leur démence inquiète et frôle la violence.

C’est à l’apogée de leur folie que la frénésie s’effondre net en un souffle long et salvateur. Leur errance continue au rythme de leurs chants silencieux et étouffés.
La meute semble avoir atteint son but. Elle s’attroupe, se rassemble. Les porteurs ôtent leurs masques et leur sacralité avec, en rappelant alors leur humanité dissimulée, leur appartenance à la norme commune. Les curieux observateurs viennent à leur tour contempler les accessoires de la scène à la recherche des réminiscences de quelques vibrations mystiques.